La voix du Sahel

qUE VEULENT LES REVOLTES?

« Vous ne valez rien. même à Oursi, les élèves ont brûlé. A Markoye, c’est pareil»  Ces genres de propos, les élèves de Gorom- Gorom les entendent presque tous les jours. Du coup, de nombreux élèves se sentirent coupables et frustrés. Coupables d’avoir empêché la destruction des biens matériels, et frustrés de n’avoir pas «jouir» en mettant le feu . Il faut souligner  en effet que Gorom fut une exception et un bel exemple de civisme . En effet, suite à la marche des scolaires de Dori suivie de la mise à sac et de l’incendie du commissariat de police de la dite ville, immédiatement les scolaires de Gorom ont organisé le lundi 07 mars une marche «pacifique». En rang et dans une discipline parfaite, les élèves du secondaire et du primaire ont traversé la ville pour aller «apporter un message de paix « au Directeur de la police. C’est cet esprit de civisme qui est remis en cause par de petits esprits. L’on trouve que pour n’avoir pas mis le feu au commissariat à l’image de leurs camarades de Dori, de Oursi et de Markoye, les élèves de Gorom sont des lâches. Et pourtant, c’est le contraire. S’il y a eu des braves, c’est bien les responsables de la marche de Gorom, car, il est plus difficile de contenir une foule que de la laisser  agir par instincts. Pour avoir pu contenir leurs camarades à se conduire dignement, les dirigeants des élèves devraient être reçus et encouragés pour leur bravoure et leur courage. De même, le directeur de la police est à féliciter car il a su à lui tout seul jouer sa partition et sauver la mise. Seulement voilà, aujourd’hui, ils sont nombreux à revendiquer ce bel exemple de Gorom. En ville, on entend des faux types se taper la poitrine en disant:» c’est nous qui avions empêché les enfants..Quand les enfants arrivaient, nous étions là pour les empêcher» Ces genres de propos révoltent les enfants et risquent de les pousser la prochaine fois à l’extrême. C’est le lieu ici de rétablir les faits .
A l’arrivée des élèves devant le commissariat de police de Gorom aux environs de 9 heures, il n’ y avait aucun de tous ceux- là qui racontaient des histoires. En effet, les uns et les autres pensaient que les enfants allaient faire de la casse. Et comme personne ne voulait qu’on dise qu’il était présent aux côtés des élèves en ce moment là, personne n’a osé venir attendre les élèves devant le commissariat. Quand les enfants sont arrivés, ils ont été sages en formant un cordon de sécurité . Les policiers étaient  assis sagement les bras croisés devant le commissariat. Seul le Commissaire était arrêté prêt d’un arbuste un enfant à ses côtés. Quand les élèves sont arrivés, il y a eu un flottement. Le porte- parole des élèves ne savait pas quoi faire ni à qui s’adresser puisque apparemment il ne reconnaissait pas le commissaire qui, pourtant était arrêté. Le Directeur, lui non plus ne savait quoi faire. J’ai senti qu’au moindre faux mouvement c’était le pire. J’ai alors invité le porte- parole  à s’avancer et  le directeur à aller  à son encontre. Face donc au Directeur, le porte- parole à fait savoir au directeur que leur marche était pacifique, mais qu’il « rendait et mettait en garde la police contre d’éventuelles interpellations qui s’en suivraient». Le Directeur est intervenu pour louer l’esprit de civisme des élèves et promettre que  rien ne sera engagé contre eux dans le cadre de cette marche. C’est suite à cela que le commissaire s’est retiré et le porte- parole s’est adressé à ses camarades en leur rappelant l’objet de la marche qui était pacifique. C’est en ce moment que  quelques éléments étrangers se sont infiltrés dans le groupe incitant  à la violence. Sur ce, nous avons attiré l’attention du Directeur  sur l’attitude de ses éléments. En effet, les éléments du commissariat étaient assis, les bras croisés et regardaient les élèves. Ce que les policiers ignoraient, c’est qu’en venant au commissariat,les élèves s’attendaient à les voir fuir comme des poulets. Comme ça, cela les plaira de voir une fois la police détalée devant eux. Mais le fait que les policiers étaient assis tranquilles énervait les élèves. Sur intervention du commissaire les éléments se sont dispersés. Les élèves ont alors applaudis en criant: «les policiers ont fui». Ils étaient satisfaits et le mouvement était ainsi cassé. Pendant ce temps, personne d’autre n’était là. Voilà la vérité. Personne n’a empêché les élèves de brûler quoi que ce soit.  Ce fut une décision sage, responsable et mature des élèves. Il faut reconnaître cette maturité à nos enfants. Mais au lieu de cela, il y a des faux types qui circulent en ville pour dire que ce sont eux qui ont empêché les élèves de faire ceci ou de cela. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est le Haut- Commissaire qui convoque « la société civile» la demandant d’aller «conseiller les enfants». Ce que le Haut- Commissaire ignore, c’est que «sa» société civile n’est pas si  « civil» qu’il ne le croit. La preuve en est que depuis cette rencontre d’avec le Haut- Commissaire , les animateurs politiques sont rentrés dans la danse. Ce que le CDP arrange avec les élèves dans la journée est ensuite gâté par la CFD de Diemdioda la nuit. On espère que le Haut- Commissaire a bien arrosé sa barbe.  Salif Ouattara


29/03/2011
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