La voix du Sahel

L’ AFFAIRE BIZARRE ET TROUBLE D’ESSAKANE SA

orsque mon interlocuteur ait fini de parler, j’ai secoué les oreilles pour être certain que j’ai bien entendu ce qu’il venait de me raconter. A deux ou quatre reprises, j’ai prié mon visiteur de me relater son récit, et à chaque fois, il acceptait le faire. Après le départ de mon interlocuteur, je ne savais  pas quelle attitude adoptée. Fallait- il immédiatement saisir directement le Directeur de Iamgold /Essakane SA pour vérifier l’information ou passer par son service des ressources humaines. Je choisis alors de passer par les ressources humaines. Je lance le premier numéro en m’a possession. Ça ne passe pas. Je tente un second numéro de téléphone. Ça sonne deux , trois fois et puis c’est le repondeur. Je relance, et cette fois- ci, ça ne marche point. Hélas, c’est toujours ainsi à chaque fois avec les anges de Saint- Pierre d’Essakane . Vous avez beau appelé un chef de service, question de vérifier ou demander une information, impossible d’accéder à l’intéressé. Quelle est donc cette société où le Directeur Général, celui- là même qui recrute et paie les employés est plus accessible que les employés eux- mêmes? Si ce n’est pas à Iamgold, c’est du jamais vu. Si vous dites le contraire, tentez d’appeler au téléphone un surintendant quelconque en même temps que le Directeur Général. Je parie que le DG sera le premier à décrocher tandis que vous aurez mille chances qu’aucun surintendant ne décroche. De même essayer de communiquer par internet au même moment entre un surintendant et le DG d’Essakane. A la minute près, vous recevrez une réaction du DG, et vous avez 1000 chances de ne recevoir aucune réaction de la part d’un surintendant. Nous n’accusons personne. Nous l’avons fait à plusieurs reprises et nous en avons tiré les conséquences. Donc, après les propos de mon visiteur, j’appelai aux ressources humaines de la société question de vérifier mes informations. Echec. Mon téléphone sonne mais personne ne décroche. Ensuite, nous essayons «la socio» comme on le dit là- bas:» le surintendant n’est pas là» et on me raccroche au nez. Je tente une seconde fois: « monsieur, on vous dit que le surintendant n’est pas là, vous êtes sourd ou quoi» Donc, impossible de joindre aucun ange  du Directeur Général. Aussi, nous tentons de frapper aux portes du Directeur Général. Nous passons par le net. Et, dans les 10 minutes qui suivent, nous avions la réponse à notre question. En moins de 10 minutes. Braves gens, entre le DG d’Essakane et son surintendant des ressources humaines ou de socio, qui est le plus chargé? Le DG qui veille sur tout le dispositif ou les surintendants qui ne gèrent que des cellules. Et malgré tout, le DG a pu trouver du temps et se donner de la peine pour répondre à un «pauvre journaliste de brousse» ainsi nous qualifie t-on.  Braves gens, vous comprenez alors le fossé qui nous sépare d’avec le DG. Vous comprenez alors pourquoi, ils ont eu les moyens pour venir extraire nos ressources minières. Continuons. Donc, le Directeur Général d’IAMGOLD/Essakane SA, M. Langis Saint- Pierre nous répondit  en ces termes:» Je n’ai jamais été ni par écrit, ni d’une autre façon, saisi de cette affaire bizarre. Néanmoins j’instruirai mes services pour savoir de quoi il s’agit.»Mais depuis, le DG ne nous a plus  dit ce que ses services lui ont dit au sujet de cette affaire, et nous, non plus, ne lui avons plus rien demandé. Mais de quelle affaire s’git-il donc?
L’affaire.
Un jour, un ressortissant de Falagountou est venu à notre rédaction  nous relater ceci:» Je viens expliquer à la Voix du Sahel, une situation qui me préoccupe ainsi que mes collègues. En effet, j’ai appris que la société Iamgold/Essakane SA cherchait un animateur pour un centre d’information qu’elle comptait ouvrir à Falagountou. C’est ainsi que j’ai déposé ma demande de candidature avec d’autres personnes bien sûr. Le jour du recrutement, nous nous sommes rendus à l’usine à Essakane. Là, les cinq retenus que nous étions, avions subi des épreuves orales au «département de socio et développement durable.» Ce fut la première fois que je mettais les pieds dans cette usine. Le test fini, chacun regagna d’où il était venu et tous nous attendions la suite. Mais à notre grande surprise, on nous apprend que l’heureux élu ne fait même pas partie du groupe des cinq qui ont passé le test. Mais nous saurons plus tard que celui qui fut déclaré admis, natif comme nous de Falagountou, travaillait déjà dans l’usine d’Essakane. Selon toujours nos informations, ce dernier était même absent au moment où nous passons les épreuves à Essakane.  On nous a tout simplement fait savoir qu’il était en fin de contrat et à été tout simplement redéployé comme animateur du centre sans avoir été des cinq qui ont subi les épreuves. Depuis, nous avons écrit   des lettres au Directeur Général pour comprendre mais rien jusque là. Nous sommes même passés par le maire de Falagountou pour adresser des courriers au Directeur général, mais rien. Voilà pourquoi nous sommes venus à la Voix du Sahel avec l’espoir que notre voix sera entendue par qui de droit et que justice soit rendue...»Voilà le cri de coeur qu’est venu lancer ce candidat malheureux à la Voix du Sahel. Et comme expliquer plus haut, la Voix du Sahel n’a pas hésité et est allé frapper aux portes du DG qui a reçu l’information et qui a reconnu comme l’a souligné le candidat qu’il n’a jamais reçu aucune correspondance sur le sujet. Ce qui prouve à souhait que quelqu’un faisait disparaître les courriers, mêmes ceux officiels du maire de Falagountou. C’est dire qu’au sein même du secrétariat du DG de Iamgold, il y aurait  un problème. On lui cacherait des choses. Mais cela, c’est son problème.
Qu’ a fait le DG?
En effet, une fois le Directeur Général informé de l’affaire, il a, comme promis, mis la machine en branle. Le lièvre fut  donc levé. Qui a fait quoi dans cette affaire? Comment les choses se sont passées. Il semblerait d’après nos informations que l’on aurait expliqué au DG que « tout s’est passé dans les règles de l’art». Aussi, toujours d’après nos informations, le DG aurait accepté cette conclusion de ses agents. A vrai dire, le Directeur Général avait-il  vraiment le choix? En vérité non. Il faut avouer que le Dg n’avait pas d’autre choix que de croire à ses agents. Autrement, il ne restait au DG qu’à s’en débarrasser pour lui avoir menti et surtout pour lui avoir camouflé les courriers officiels du maire de Falagountou. Mais c’est trop demandé au DG de Iamgold en lui disant d’ouvrir la boîte à pandore. Il y a grand risque pour la société. Voilà pourquoi, très sagement, le DG a cru à ses agents tout en recommandant aux plaignants de ester en justice s’ils ne sont pas d’accord.  Dans son intime conviction, le DG Langis Saint- Pierre, peut effectivement avoir des doutes quant à la manière dont les choses se seraient passées, mais en l’espèce, c’est la parole de candidats à l’emploi contre celle de ses agents à lui. Alors, mettez vous à sa place. Evidemment, le DG ne peut que croire à ses agents qui lui ont juré que tout s’est passé dans les règles de l’art. Nous avons parlé tantôt d’intime conviction du DG de Iamgold. En tout cas, selon nos informations, le DG aurait fait savoir aux plaignants que s’ils ne sont pas d’accord, ils pourraient déposer une plainte. Ainsi, un officier de police judiciaire viendrait enquêter sur l’affaire. C’est en ce sens que nous parlons d’intime conviction du  DG. Au fond, le DG lui-même demande de l’aide. Le DG a certainement des soupçons qu’il y a de la pourriture autour de lui, mais il n’a pas de preuve pour agir contre cette pourriture. Alors, le DG de IAMGOLD/Essakane SA demande qu’on l’aide à s’en débarrasser. Si par exemple la gendarmerie vient enquêter, l’on saura exactement ce qui s’est passé et le DG saura si réellement les choses se seraient passées dans les règles de l’art comme le disent ses agents. En tout cas, cette invite du DG aux plaignants à saisir la justice, si elle avait eu lieu rendra d’énormes services à tous ceux qui sont victimes des clans de Iamgold. Dites vous que c’est parce qu’un candidat a eu le courage de saisir la presse qui, à son tour à interpellé le DG que l’on a su cette affaire. Et les affaires bizarres de recrutement qui ne sont pas sues? Et tous ces candidats victimes frustrés mais par peur se taisent? Si un jour par bonheur, l’on voit défiler à la barre tous ceux qui sont mouillés dans cette affaires à Essakane, ils sauront que la mine d’or d’Essakane, ce n’est pas leur patrimoine mais le patrimoine du peuple. Voilà comment se présenterait cette triste et révoltante affaire de recrutement qui sème la division au niveau de Falagountou où deux camps, celui du candidat parachuté et le camps des cinq floués. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la marche organisée le 30 octobre dernier à Falagountou contre le maire. 

QUI A MARCHE ET 
POURQUOI?
Lorsque le maire a été informé de la façon dont s’est terminé le test de recrutement de l’animateur en question, il aurait immédiatement pris fait et cause pour les jeunes brimés. Aussi, le  maire aurait accepté transmettre officiellement au Directeur de Iamgold les plaintes des candidats brimés. Tout cela, le groupe tapis à Essakane et qui a oeuvré pour le candidat «illégale» le sait. Mais la goûte qui fera déborder le vase est venue quand le maire de Falagountou, soutenu par une franche partie de la population, avait décidé de fermer le centre d’information de Iamgold à Falagountou, pour protester justement contre ce qu’ils qualifient de «mascarade de recrutement». Ayant appris cela, les amis du candidat incriminé font prendre les devants en initiant une marche contre le maire. Si d’aventure le maire venait à être sauté de son fauteuil, il va s’en dire que le centre ne sera plus fermé et que leur protégé y travaillera. Très vite, des agitateurs politiques qui auraient pris langue avec le vieux communiste Arba Diallo vont récupérer l’affaire. Et c’est ainsi qu’ils vont demander une autorisation de marcher au maire. Ayant appris cela, l’autre camp favorable aux candidats «malheureux» va également déposer sa demande pour marcher. Devant une telle situation, le maire va refuser à chaque camp les autorisations demandées. Mais par la suite, on n’ignore comment, le maire va signer sa propre condamnation donnée au groupe qui lui est hostile. 

Comment le maire signa
sa propre condamnation? 
Donc, les deux groupes qui s’affrontent autour de cette affaire vont chacun déposer une demande de marche pour des motifs différents. Le premier groupe qui soutient le candidat « illégal» veut marcher contre le maire qu’il soupçonne d’être de connivence avec le groupe des cinq. Ce dernier groupe qui est proche du maire effectivement veut marcher pour protester contre la façon dont le recrutement s’est effectué.
Que fit le maire? Il semble qu’après moults hésitations, le maire décida de n’accorder aucune autorisation de marche. C’est ainsi que le groupe dit des cinq candidats va retirer sa demande d’autorisation. Toute chose que ne fit pas le groupe  proche du candidat «illégal». Seulement voilà. Par la suite, le maire, selon des raisons dont lui seul sait,  va finalement signer l’autorisation de marche pour le groupe qui lui est hostile. D’où la question. Comment cela est arrivé? Que s’est- il passé entre temps dans la tête du maire?  Toujours est-il qu’après s’être rendu compte de sa bourde ( c’est selon), le maire va tenter de se rattraper. C’est ainsi qu’il va saisir sa hiérarchie le Haut- Commissaire du Séno qui va lui recommander de prendre un arrêté d’annulation de son autorisation de marche accordée au groupe des insurgés. Il était déjà tard et rien n’y fit. Le groupe marcha contre le maire pacifiquement faut- il le souligner pour réclamer son départ.
Quelle est la situation
sur le terrain?
La situation est floue  et fragile à Falagountou qui est aujourd’hui divisée et au bord d’un conflit fratricide. Nous pesons nos mots. Si Iamgold n’annule pas son fameux recrutement contesté, il  y a risque d’un  affrontement fratricide à Falagountou. Et puis, pourquoi et au nom de quoi, le DG de Iamgold persiste à maintenir une situation qui risque de troubler l’ordre autour de sa mine?  Pourquoi? Pourquoi les autorités administratives ne diligentent pas d’enquête autour de cette question de recrutement. Doit- on comprendre que les bouches qui pouvaient parler ont déjà été toutes «mouillées»? Ou bien veut-on attendre que les Sonraï s’exteminent d’abord avant d’intevrenir?
A suivre donc
 Le fou  d’Essaka


15/12/2011
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