La voix du Sahel

GOROM-GOROM AU COEUR DE LA MOSQUEE MAUDITE

GOROM- GOROM
AU COEUR DE LA MOSQUEE MAUDITE
Comment qualifier une maison d’Allah qui divise les adeptes du prophète Mahomet (PSL) si ce n’est une mosquée maudite? C’est ainsi qu’il faut qualifier la mosquée sis au secteur n°1 de Gorom- Gorom et qui, depuis 2007 met à rude épreuve la cohésion sociale entre les fidèles musulmans, et plus précisément ceux de la communauté sunnite. Petit à petit, de religieuse, cette banale affaire de mosquée va basculer dans le champ politique avec toutes les dérives possibles. En effet à Gorom, chaque groupe s’est adossé à sa chapelle politique qu’elle appelle au secours et prend à témoin. De locale donc, cette affaire à franchi les frontières provinciales et régionales pour s’implanter à Ouagadougou où l’on veut la donner une dimension qu’elle n’a pourtant pas si non dans la masturbation politicienne de certains apprentis politiciens. Et à vrai dire, les échos en provenance de Ouaga font sursauter. On parle même de «réseaux Alqaida» qui auraient ses tentacules à Gorom. Certains parlent même de «risque d’affrontement inter-ethnique». Et patati patata. Où est la vérité dans tout ça? La vérité? Chaque groupe  se l’attribue et   la revendique. En tout cas, c’est ce que nous avons constaté en approchant les protagonistes impliqués dans l’affaire. En attendant donc de vous livrer les différentes versions des uns et des autres, nous commençons par vous donner un avant- goût de la cause de la malédiction? Comment le diable est- il rentré dans la maison d’Allah?

Il se nomme Abdoulaye Moussa. Il est d’origine burkinabè puisqu’il est natif de Tin Edjar, le village Du président du CRUS Saydou Madienne. Tin Edjar est situé dans la commune rurale de Oursi à environ 50 kms de Gorom- Gorom. Mais de nos jours, Abdoulaye Moussa a la nationalité nigérienne et est président d’une ONG dénommée CBPESS ( Centre de Bienfaisance pour la promotion de l’ enseignement de la santé et du secours).Abdoulaye Moussa est un professeur d’arabe résident à mi- temps en Arabie Saoudite. Ayant noué  de solides relations  dans les pays du golf, et plus précisément au Koweït, en Arabie Saoudite, au Barhein, au Qatar et aux Emirats , Abdoulaye Moussa y récolte des fonds qu’il investi au Niger, au Mali et au Bénin à travers son ONG CBPESS qu’il a créée au Niger. Il aurait réalisé de nombreuses actions sur le terrain. Abdoulaye Moussa qui a réussi ne veut pas oublier son pays d’origine, le Burkina Faso. Il veut donc faire profiter à son pays le fruit de ses relations. C’est du patriotisme à saluer. Seulement voilà. Quand on dirige une ONG qui brasse des milliards, on se doit de suivre les règles en la matière. Si  Abdoulaye Moussa voulait aider son pays, il aurait tout simplement demandé aux autorités burkinabè une autorisation officielle pour ouvrir une représentation de son ONG au Faso et agir ainsi officiellement. Mais au lieu de cela,  Abdoulaye Moussa, en visite à ses parents à Gorom- Gorom va émettre l’idée de la création d’une association à travers laquelle il passera pour apporter son soutien à son pays. Ce fut la naissance de la création de l’association «Tartite Sunnite» dont le président est Sidi Lamine dit Chinois. De retour au Niger,  comme première action dans son pays, Abdoulaye Moussa va construire une mosquée au secteur n°1 de Gorom- Gorom sur un terrain grâcieusement offert par une tierce personne. Les travaux du centre en question furent confiés à Sidi Lamine alias Chinois. Abdoulaye Moussa va injecter une somme d’environ  12 millions de FCFA dans les travaux. . La mosquée sera inaugurée en grande pompe par les autorités locales et sera reconnue comme la mosquée de l’association tartite. Seulement voilà, il y avait anguille sous roche. En vérité, la mosquée n’appartient pas à l’association Tartite qui n’a été qu’un simple faire valoir voire un prête nom. La preuve est qu’après l’inauguration de la mosquée, le sieur Abdoulaye Moussa va décider de contrôler la mosquée en nommant à sa tête un imamqui serait originaire du Mali. Ce fut la goute d’eau qui fit débordé le vase. Le groupe des sunnites conduit par un certain Agali, chef de la communauté sunnite de Gorom va opposer un niet à la récupération et au contrôle de la mosquée par Abdoulaye Moussa. Et comme si cela ne suffisait pas l’Administration qui devrait être au dessus de la mêlée prend position pour le camp du groupe des Agali qui ne veulent pas sentir le sieur Abdoulaye Moussa.
C’est ainsi que le  09 décembre 2008, le Haut- Commissaire ordonna au représentant de M. Abdoulaye Moussa, en présence des forces de l’ordre de rendre les clés du centre et d’engager une action en justice si cela lui semblait justifié. Le Haut- Commissaire ordonna en outre à l’imam de la mosquée de ne plus y mettre les pieds jusqu’à nouvel ordre  . Devant la force publique donc, Abdoulaye Moussa  se résolut donc à abandonner toute idée d’intervention à Gorom- Gorom. Mais sur des  conseils d’amis, il va refaire surface. C’est ainsi qu’en 2011, Abdoulaye Moussa revient en force avec des projets de construction de mosquée sous le bras. On parle au total d’une quarantaine de mosquéeS qu’il envisagerait bâtir autour de Gorom- Gorom. Mais une fois de plus encore, le sieur Abdoulaye Moussa va trouver sur son chemin les opposants à lui a ( Agali, Baroué, Ilboudo et autres) Mais cette fois- ci, Abdoulaye Moussa ne se laisse pas faire. C’est ainsi qu’il va saisir par requête le 17 août le juge des référés  pour l’affaire de la mosquée du secteur n°1. En effet, Abdoulaye Moussa attaque l’association Tartite en justice pour récupérer la mosquée. C’est ainsi que par ordonnance du 26 août 2011, le président du tribunal de grande instance de Dori, dans le fond, «ordonne  l’expulsion de l’association Tartite du centre, tant de ses membres, de ses biens ainsi que celle de tous autres occupants de son chef.» En français de Gorom, cela signifie qu’un jour, un huissier de justice va venir chasser tous ceux qui occupent le centre, qu’ils soient installés par tartite ou par tout autre personne.or il apparaît que ceux qui sont opposé à Abdoulaye Moussa et qui sont conduits par Agali avaient déjà pris les commandes des lieux et auraient même installé des occupants dans les magasins.Si un huissier  débarquait, c’est pour vider les gens à Agali. C’est dire que M. Abdoulaye Moussa à travers cette décision du juge de Dori venait de prendre sa revanche sur tous ceux qui avaient été soutenus dans cette affaire par les autorités provinciales et régionales. Mais pour ces  gens opposés à Abdoulaye Moussa dont Agali en tête, cette décision du juge est inaceptable et décident alors de marcher, non pas contre la décision de justice mais contre ceux qu’ils qualifient de «traitres» et de «vendus à Touna» Et pour Agali et son clan, le premier «faux type» et «traitre» à la cause serait le chef de caton de l’Oudalan. «Voilà pourquoi nous avons décidé d’aller lui règler son compte . Et si ce n’était pas à cause de la police et de la gendarmerie , on aurait réduit son domicile en cendre» fulmina Agali. En tout état de cause, la fameuse  marche ne dépassa guère le cadre de la mosquée des Agali. La sagesse a fin par l’emporter sur la passion. Mieux, l’Administration provinciale s’est gardée cette fois-ci  de prendre partie. A ce qu’on raconte, c’est sur  conseil avisés de madame la ecrétaire Générale assurant l’intérim du Haut- Commissaire que les Agali  se rendirent à Dori pour  faire appel de la décision du juge des référés. C’est une affaire à suivre d’autant plus qu’elle vient de prendre une autre tournure avec l’entrée en scène des apprentis politiciens. La correspondance adresséé au président du parti CDP par le Secrétaire Général de ce parti à Gorom en est la preuve. Ce qui est inquiétant, ce sont les propos alarmistes, stigmatisants, ethnicistes, béllicistes et discriminatoires que tient M. le Secrétare Généal dans sa correspondance adressée au président du CDP. Traoré Boureima Bounty écrit par exemple que: « une grave tension sociale se prépare et le pire est à craindre dans les mois à venir. La marche organisée par son ethnie (bella) le vendredi contre la décision de justice est illustrative» Le Secrétaire Général poursuit en écrivant que: « l’ensemble de la population de l’Oudalan est en état de veille.» Le Secrétaire Général poursuit la présentation de son tableau alarmiste: « Dicko Amadou Diemdioda instrumentalise les Bellahen les faisant croire qu’ils sont majoritaires et  supérieurs aux autres tehnies ( Peulhs, Sonraï, Mallébés, Touaregs»  Et le Secrétaire  Général de conclure: « le clivage ethnique a atteind son paroxysme. Nous avons les Bellah d’un côté  et les autres ethnies d’un autre, chacun observant les activités de l’autre camp.» Imaginer le président de l’ Assemblée Nationale du Burkina, président du CDP lisant un tel rapport de son Secrétaire Général provincial! Il n’ y a aucun doute, l’Oudalan est au bord e la guerre clanique, ethnique et religieuse. En tout cas, si l’on s’en tient au tableau peint par le SG du CDP. Et pourtant, il n’ y a rien au village. Absolument rien. Cette affaire de mosquée n’en est en réalité aucun. C’est un dossier vide. Il a manqué tout simplement de la franchise au tout début entre « les rouges et les noirs» autrement dit entre les Touareg et leurs anciens sujets les Bellas. Comment cela? Vous le saurez en lisant le grand dossier que nous avons consacré à l’affaire . A travers également ce dossier, vous saurez qui est M. Abdoulaye Moussa et  comment fonctionne son ONG Vous aurez également les versions des pro- Abdoulaye et de ceux qui le combattent.     A la prochaine donc!
        Le fou de Tin Edjar



11/09/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres